Une défaite assez amère à digérer surtout pour les tenants du parti au pouvoir dont pas mal de ministres et non des moindres ont été défaits dans leurs localités, lors de ce scrutin. Le Premier ministre sortant Aminata Touré, les ministres Thierno Alassane Sall, Mor Ngom, Abdou Latif Coulibaly, Benoit Sambou, hauts responsables de l’Apr finalement défénestrés du gouvernement à cause de leur revers électoral. Et là où le bât blesse, c’est que la défaite de l’Apr voire de Bennoo Bokk Yaakaar relève davantage des oppositions ouvertes entre alliés de la coalition qui est partie, dans certaines localités, en rangs dispersés.
Conséquence des investitures à la hussarde menées au sein de la coalition présidentielle, pour ces Locales : de hauts responsables des partis alliés ont préféré candidater sous leur propre bannière et entrer en guerre contre Bennoo Bokk Yaakaar. L’exemple le plus frappant est certainement celui de Ababacar Khalifa Sall, le maire socialiste sortant de Dakar qui a fini par battre à plate couture le Pm Aminata Touré et la liste de la coalition présidentielle dans la capitale sénégalaise. Aïssata Tall Sall du même parti n’a pas fait moins à Podor contre la majorité présidentielle.
De Bëss du niak de Mansour Sy Djamil à Taxaw Teem d’Ibrahima Fall, en passant par le CET/ Jariñ Sama Reew de Moussa Touré, la Ld de Mamadou Ndoye, voire le Pit de Maguette Thiam, les frustrations sont aussi manifestes que les risques d’éclatement d’une coalition qui s’évertue à maintenir coûte que coûte une symptomatique… unité de façade. Et à l’heure du bilan, le dernier scrutin local qui semble avoir accentué les clivages entre parties prenantes de la mouvance présidentielle annonce, aujourd’hui plus jamais, le chant du cygne d’une coalition en mal de dynamique structurante. Quand bien même les acteurs, en parfaite conscience des gaps et toujours sur le qui-vive, continuent néanmoins de prospérer dans la langue de bois, entre positions mitigées et langage de vérité.
Peut-être que demain, pour telle ou telle autre raison, un parti allié peut sentir la nécessité de se retirer. il se peut également que le chef de l'Etat pour des raisons qui lui sont propres, dise qu'il n'a plus besoin de ses alliés, mais moi je n'entrevois pas vraiment cette perspective. Ce que je peux dire, c'est que la coalition en tant que telle ne fonctionne pas, tout au moins au niveau de la base où je suis, il n'y pas une structuration ni dans les régions encore moins dans les départements.
Au niveau du sommet, il arrive que le président de la République Macky Sall, chef de la coalition, se concerte avec les leaders. Ce que je constate, c'est que la coalition n'a pas bien fonctionné lors de ces élections locales, même si à ce niveau la coalition Bennoo Bokk Yaakaar n'est pas le fruit d'une mutualisation des forces des partis qui s'étaient organisés pour donner ce nom-là. Tout se passe comme si la coalition avait déjà choisi ce nom-là. Il y a des partis de Bennoo Bokk Yaakaar qui se sont retrouvés dans d'autres coalitions, ce qui est une situation assez dispersée qui fait que je ne peux pas dire que la coalition fonctionne comme une coalition structurée. Je pense, avec les élections locales, que la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aurait pu davantage engranger de suffrages si elle était unie. Nous devons tout faire pour resserrer les liens avant la présidentielle de 2017. Je pense plus que jamais, que le Président a besoin de la coalition car en face de lui, l'opposition cherche à s'organiser. Par contre, je souhaite que la coalition soit structurée. La structuration de la coalition lui donne de la force et que les militants seront plus informés des décisions prises au sommet.
Au rythme ou évoluent les choses, il y a beaucoup d'endroits où des choix larges ont été faits, d'autres par contre ont gouverné, mais je ne désespère pas. Après la présidentielle de 2012 et les locales du 29 juin, les péripéties rencontrées ça et là, chacun des partis de Bennoo Bokk Yaakaar n'hésiterait pas à envisager l'avenir plus sérieux et plus organisé. Le déficit de communication, l'absence de cartes clairement définies sont source de problèmes. Certainement, nous allons prendre des initiatives par rapport à une telle situation. Une structure sans problème, ça n'existe pas et cela ne signifie pas qu'il a un danger. Ce qui serait dangereux, c'est l'absence de mécanisme ou l'absence d'évaluation des joutes électorales ou des difficultés. Je suis optimiste et lucide. Je pense que les gens vont analyser la situation et en tirer les conclusions qui s'imposent et ensemble, nous allons dégager des perspectives si nous voulons être ensemble. Je ne sais pas pourquoi certaines personnes croient qu'on n'est pas ensemble. L'essentiel des partis qui y étaient au début y sont jusqu'à présent.
source :http://www.sudonline.sn/apr-et-allies-sur-le-qui-vive_a_20046.html
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