Mali - Hamada Ag Bibi, ancien rebelle devenu député : « La solution du désarmement est entre les mains d’IBK »
Ag Bibi, ancien rebelle du Haut conseil unifié de l’Azawad (HCUA), porte-parole de la défunte Alliance du 23 mai 2006, séjourne à Bamako depuis plusieurs jours. Nous l’avons rencontré dans un hôtel huppé de la place, dans l’après-midi du vendredi 21 décembre. Calme comme à l’accoutumée, enturbanné dans la pure tradition targui, Hamada Ag Bibi soutient qu’il « faut la paix ». Suivez plutôt notre entretien.
La pratique institutionnelle et démocratique impose qu’au lendemain des élections législatives, le Gouvernement soit recomposé en tenant compte des résultats issus des urnes. On peut donc s’attendre, dans les prochaines semaines, à un nouveau gouvernement ou du moins une équipe gouvernementale réaménagée conformément à la représentativité parlementaire des forces politiques au sein de la majorité présidentielle.
Achats de vote, circulation de faux spécimen, utilisation de bulletins de vote parallèles, nombre extraordinairement élevé de transferts d’électeurs, distribution de sucre, riz, huile, dans les familles un jour avant le vote, de ciment et de groupes électrogènes dans les mosquées le même jour. Voilà le spectacle désolant qui a caractérisé le scrutin du second tour des législatives maliennes. Un virus mortel pour la démocratie.
En juin dernier, suite à de dures tractations à Ouagadougou dans la capitale Burkinabè, l’Etat malien d’une part et les groupes armés du nord d’autre part, ont paraphé sous la médiation internationale, le document appelé l’accord préliminaire permettant la tenue des élections sur toute l’étendue du territoire national, à Kidal y inclus. L’accord qui, malgré des disfonctionnements, les dispositions et mesures de confiance ont permis aux protagonistes d’arriver à un ordre constitutionnel normal. Textuellement, si on s’en tenait aux stipulations dudit accord, deux mois après l’élection du nouveau président, il était prévu la poursuite des pourparlers inclusifs pour la mise en place d’un accord global et définitif de paix entre les protagonistes. Mais jusque là, le nouveau pouvoir malien et la communauté internationale semblent en mal de s’exécuter pour ce faire.
Nul ne peut répondre par la négative. Parce que l’histoire du Mali le retiendra à tout jamais comme celui qui, un certain 11 janvier 2013 aura évité au pays la honte, l’humiliation et le chaos.
