Anciens présidents de l’Assemblée nationale durant la décennie 2002-2012, IBK et Dioncounda Traoré ont cautionné l’ensemble de la politique du président ATT, y compris dans la gestion de la question sécuritaire du septentrion malien. On peut donc s’attendre à ce qu’ils soient cités pour complicité si l’ancien chef de l’Etat doit effectivement comparaître pour « haute trahison ».
L’histoire retiendra que sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, de juin 2002 au 22 mars 2012, les deux personnalités qui ont dirigé l’Assemblée nationale et qui sont devenues président de la République sont Ibrahim Boubacar Kéita et Dioncounda Traoré. Si le premier a dirigé la représentation nationale dans un contexte politique marqué par le consensus, le second a occupé le perchoir de l’Hémicycle de 2007 à 2012 avant de diriger le pays comme président intérimaire puis président de la transition. Comme on peut le constater, le Mali de ces dix dernières années a été marqué par la présence de ces trois personnalités aux hautes fonctions de l’Etat.

La cour constitutionnelle a rendu public les résultats définitifs des élections législatives du 24 novembre et 15 décembre 2013. Des milliers de voix ont été annulées dans plusieurs localités. Mais les annulations ont retenu l’attention dans trois circonscriptions : Nara, Niono et Gao, où la cour constitutionnelle a refait le verdict en donnant la victoire aux listes du RPM, parti présidentiel, qui était donné perdant dans les résultats provisoires du deuxième tour, précédemment proclamés par le ministre de l’administration.
Ag Bibi, ancien rebelle du Haut conseil unifié de l’Azawad (HCUA), porte-parole de la défunte Alliance du 23 mai 2006, séjourne à Bamako depuis plusieurs jours. Nous l’avons rencontré dans un hôtel huppé de la place, dans l’après-midi du vendredi 21 décembre. Calme comme à l’accoutumée, enturbanné dans la pure tradition targui, Hamada Ag Bibi soutient qu’il « faut la paix ». Suivez plutôt notre entretien.
La pratique institutionnelle et démocratique impose qu’au lendemain des élections législatives, le Gouvernement soit recomposé en tenant compte des résultats issus des urnes. On peut donc s’attendre, dans les prochaines semaines, à un nouveau gouvernement ou du moins une équipe gouvernementale réaménagée conformément à la représentativité parlementaire des forces politiques au sein de la majorité présidentielle.
Chers Compatriotes,