En voilà un parlementaire qui s’est manifestement trompé de débat, en affirmant que « Touba a eu son indépendance bien avant le Sénégal ». Lui, c’est le député Abdou Lahad Seck Sadaga qui ne veut plus voir Moustapha Diakahté en photo.
En réaction aux propos du président du goupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale (Bby) qui a rejeté la liste non paritaire proposée par le khalife de Touba, Sadaga qui intervenait sur Rfm ce midi, a exigé la démission de ce dernier : «On ne va plus écouter Moustapha Diakhaté.

La liste non paritaire de Touba n’est pas un défi spontané à la loi. Bien au contraire. Elle est la résultante de la posture historiquement équivoque du personnel politique, très républicain dans le discours, mais clairement calculateur dans les faits et gestes. Avant et après l’indépendance, les ambitions politiques et les foyers religieux ont scellé un partenariat semblable à l’inévitable accouplement entre une fusée et une rampe de lancement. Au point que certaines crises nationales ont connu des dénouements sur la base d’un rapport de forces que des confréries ont rendu décisif. Cas du choc Dia-Senghor de décembre 1962. Même la victoire du « OUI » au référendum de 1958 – malgré la forêt des pancartes et le mot d’ordre du congrès de Cotonou de la même année – garde un lien avec la posture des marabouts. (Lire les mémoires du Gouverneur général Pierre Messmer).
Outre la particularité de candidats choisis par le Khalife général des mourides, les listes pour les scrutins majoritaire et proportionnel des prochaines élections locales jurent d’avec la loi sur la parité.
Les Locales à Touba seraient spéciales. En effet, l’application de la loi sur la parité pourrait se heurter à un obstacle majeur dans cette localité. La Loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 dispose dans son article 1er que «la parité absolue homme-femme est instituée au Sénégal dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives».

