Sénégal - Signature du protocole d’accords, assises de l’éducation et de la formation les espoirs volent en éclats
C’est une lapalissade de dire que l’école sénégalaise va mal. Passée à la loupe par tous les acteurs, à l’occasion des Assises de l’Education et de la Formation et la mise en place du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), elle reste toujours un grand corps malade, comme en attestent les questions de l’heure. Les résultats catastrophiques des examens de baccalauréat (31,3%), du Brevet de fin d’étude moyennes (41,2% avec une chute à 18,4 points) et du Certificat de fin d’étude élémentaire (33%) constituent une preuve éloquente d’un système en ballotage. A l’orée de la signature du protocole d’accords, les pertinentes recommandations des assises de l’Education et de la Formation, la mise en œuvre du Paquet, les dysfonctionnements persistent, occasionnant un faible taux de scolarisation, le non-respect du quantum horaire, le redéploiement du personnel enseignant. Ils impactent, sans risque de se tromper, la qualité de l’enseignement en sus de l’absence de matériel didactique, les infrastructures insuffisantes. Des espoirs ont volé ainsi en éclats.
Le Gouvernement du Sénégal a démarré en 2013 un ambitieux programme de développement du secteur de l’éducation et de la formation, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET-EF). Pour venir combler les insuffisances du précédent programme qui avait un focus sur l’accès, le PAQUET-EF accorde une place privilégiée à la qualité de l’éducation. Cet ambitieux programme qui couvre la période 2013-2025 a connu des temps forts en 2014, année à laquelle de réels jalons ont été posés dans son démarrage. Pour améliorer la qualité qui constitue le pilier central du programme, les décideurs ont compris qu’il était nécessaire d’agir sur un certain nombre de leviers: les ressources humaines, le médium d’apprentissage, le temps d’apprentissage et les manuels.
Le Grand Cadre des syndicats d’enseignants du Sénégal (Gcse) qui regroupe, entre autres, le Cuse, le Sels/A, le Cusems et le Saemss-Cusems, s’insurge contre le retard accusé par les autorités étatiques pour la tenue du conseil présidentiel sur les recommandations formulées lors des Assises de l’Education et de la Formation. Les syndicats d’enseignants chargent les autorités qui sont tournées, selon eux, vers le sommet de la Francophonie.
Le gouvernement est en train de préparer un projet de renforcement de la fonction d’’inspection de l’éducation, a indiqué mardi le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam.
De Léopold Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, tous les Présidents sénégalais ont accordé, selon différents contextes, la part belle au secteur de l’Education, segment fondamental du devenir de la nation. Comme en attestent les différents programmes élaborés, notamment le Pdef et autre Paquet, et les concertations nationales (Etats généraux et Assises de l’Education). Pourtant, l’école sénégalaise continue d’être dans la tourmente. Les revendications persistantes des syndicats et le pilotage à vue des divers régimes ont fini de fragiliser une école en mal de repères, soumise à la dégringolade du niveau des enseignements malgré un fort taux d’accroissement de la population scolaire.
Après trois jours de concertations et de réflexions sur les maux qui gangrènent notre système éducatif, afin de proposer des solutions de sortie de crise, les participants aux assises de l'éducation et de la formation, ont livré, samedi dernier 30 août, au premier Ministre Mohamed Dionne, les principaux recommandations issues des travaux des commissions. Selon Khadidiatou Tall Thiam, membre du comité d'appui scientifique des assisses, le principal défi auquel il faut faire face pour les années à venir, c'est l'instauration de l'école de la réussite. 

