Mali - Situation sécuritaire dans le Nord : Retour en puissance des forces du mal.
Le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge. Les événements malheureux se succèdent à un rythme inquiétant et préoccupant particulièrement dans la partie septentrionale du pays. Ainsi, après Tombouctou et Kidal, Gao aussi est, depuis quelques jours, dans la tourmente entre attaques à l’arme lourde et dynamitage de pont, entre autres. Face à ce nouveau regain de tension, l’Etat et ses partenaires doivent revoir toute leur stratégie de sécurisation et de pacification de l’ensemble du territoire.
Les derniers évènements de Kati ont fait comprendre aux autorités l’impérieuse nécessité de nettoyer Kati qui selon le président de la République « ne fera plus peur à Bamako, pas à Koulouba en tout cas ». Si les instructions données pour rétablir la sécurité dans le district de Bamako et dans la zone de Kati et redonner du crédit à l’institution militaire sont louables, il n’en demeure pas moins qu’elles créent d’autres malaises.
En effet, au cours du weekend, six Toyota avec des combattants du MNLA lourdement armés ont fait leur entrée dans la ville de Kidal. Ils se sont dirigés vers le gouvernorat pour tirer des coups de feu en l’air provoquant une situation de panique dans la ville. Ces détonations ont duré quelques instants avant de baisser d’intensité. Selon une source sécuritaire, il s’agissait de coups de sommation, l’armée s’est bien comportée et n’est pas tombée dans leur provocation. Cependant, il faut signaler que l’arrivée de ces renforts du MNLA et leur présence à proximité du Gouvernorat, le symbole même de l’Etat malien gardé par les forces armées maliennes, n’est plus ou moins qu’une déclaration de guerre. L’armée a fait le rappel de ses troupes et se trouve en état d’alerte, nous a-t-on signalé.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) aurait donné 48h au chef de l’ex junte, le général Amadou Aya Sanogo, pour quitter Kati, apprend-t-on de certaines sources. Si cette information s’avère fondée, elle vient apporter une preuve supplémentaire de la détermination affichée par le président IBK de prendre en main la réorganisation des forces armées et de défense au sein desquelles il (IBK) entend résolument imposer l’ordre, la discipline et le respect de la hiérarchie. C’est dans une récente adresse à la nation qu’il a déclaré avec une certaine fermeté son intention de combattre le désordre et à la chienlit qui s’est installé au sein des forces armées maliennes depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a vu Kati devenir la principale base du Cnrdre et de son chef.